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Bretagne
DREAL Bretagne
Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement du Logement Bretagne
Infolettre BNO : le saviez-vous n°1
L’UE et la France, dans le cadre de l’Accord de Paris, visent une électricité bas-carbone d’ici 2050, avec une électrification massive et un fort développement des énergies renouvelables, notamment l’éolien en mer.
La crise de 2022 (guerre en Ukraine, corrosion nucléaire, sécheresse) a révélé la vulnérabilité du système électrique français, entraînant un recours inédit aux importations.
En 2024, la situation s’est redressée avec une production de 539 TWh, permettant à la France de redevenir exportatrice nette, mais les contraintes climatiques, nucléaires et géopolitiques exigent d’anticiper une diversification durable du mix énergétique.
Retrouvezla FAQ du projetd’éoliennes en mer en Bretagne Nord Ouest pour plus d’informations.
En signant l’Accord de Paris en 2015, l’Union européenne (UE) et la France se sont engagées avec la plupart des États du monde à limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible 1,5 °C. Dans ce cadre et en complément des leviers de sobriété et d’efficacité énergétique, des objectifs de production d’électricité renouvelable et de capacité installée d’éolien en mer ont été fixés au niveau de l’UE.
L’atteinte de ces objectifs nécessite une électrification croissante des activités économiques pour remplacer les usages actuels des hydrocarbures (pétrole, gaz, charbon). RTE (Réseau de Transport d’Électricité) a publié en février 2022 l’étude "Futurs énergétiques 2050"7 qui analyse les évolutions de la consommation et compare les six scénarios de systèmes électriques qui garantissent la sécurité d’approvisionnement, pour que la France dispose d’une électricité bas-carbone en 2050. Le scénario de référence anticipe une augmentation importante de la consommation électrique pour atteindre 645 TWh en 2050.
En 2022, 24 % de la production totale d’électricité en France était d’origine hydroélectrique, éolienne (notamment grâce à la mise en service du parc de Saint-Nazaire) ou solaire (106 TWh sur 445 TWh), tandis que l’énergie nucléaire représentait 63 % de cette production et les combustibles fossiles représentaient 10 %.
L’année 2022 a accentué la nécessité de développer de nouveaux moyens de production. Comme le souligne RTE dans son « Bilan Électrique 2022 », trois crises indépendantes ont touché simultanément la production électrique française :
• L’envolée des prix du gaz, soutenue par les menaces sur l’approvisionnement de l’Europe résultant de la guerre menée par la Russie en Ukraine, qui a provoqué une montée importante des prix de l’électricité en Europe ;
• La découverte du phénomène de corrosion sous contrainte dans les réacteurs nucléaires français, qui a conduit depuis fin 2021 à de nombreux arrêts de réacteurs pour contrôles et réparation ;
• Une sécheresse longue qui a réduit la production hydraulique en France à son plus bas niveau depuis 1976, touchant aussi une large partie de l’Europe.
Ainsi, en 2022, le volume total d’électricité produite en France a atteint 445 TWh, soit son plus bas niveau depuis 1992, pour une consommation totale de 459 TWh. La France a été, pour la première fois depuis 1980, importatrice nette d’électricité sur l’année, avec un solde net de 16,5 TWh.
En 2024, l’équilibre offre-demande en France s’est fortement amélioré. La production a atteint 539 TWh, dépassant ainsi la moyenne des années 2014-2019 (avant-crise), avec notamment 362 TWh de nucléaire, 75 TWh d’hydraulique et 72 TWh de production éolienne et photovoltaïque.
Cette production significative a permis à la France d’exporter 89 TWh d’électricité vers ses voisins, générant de l’ordre de 5 Mds€ de recettes pour la balance commerciale nationale. Elle a donc effectivement plus produit qu’elle n’a consommé.
Ces crises reflètent pour partie des contraintes de long terme sur la production électrique :
Consulter la fiche 29 du Dossier du Maître d’Ouvrage « La mer en débat » : « Pourquoi développer l’éolien en mer ».