Infolettre BNO

Infolettre BNO n°13

Le saviez-vous ?

Emissions chimiques des éoliennes

L’étude coordonnée par l’Institut belge de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation et menée par l’agence fédérale maritime et hydrographique allemande (BSH) et l’IFREMER établit un état de l’art des émissions chimiques (continues, intermittentes et accidentelles) générées par les parcs éoliens en mer. Cette analyse d’une cinquantaine d’études illustre l’hétérogénéité des réglementations des pays européens et des pratiques des industrielles sur la détection, l’évaluation et la réglementation des substances notamment à l’échelle européenne. En France, le projet ANODE de France Énergies Marines confirme l’absence d’impact significatif pour la majorité des métaux étudiés. Des études complémentaires et un suivi environnemental continu garantiront la protection de la qualité de l’eau et des sédiments tout au long de la vie du parc.

Pour toute question ou pour recevoir cette infolettre, il vous suffit de nous contacter à l’adresse suivante : memr.dreal-bretagne@developpement-durable.gouv.fr

Notre réponse complète :

L’étude coordonnée par l’Institut belge de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation et menée par l’agence fédérale maritime et hydrographique allemande (BSH) et l’IFREMER établit un état de l’art des émissions chimiques (continues, intermittentes et accidentelles) générées par les parcs éoliens en mer. Cette étude basée sur l’analyse d’une cinquantaine d’études, illustre l’hétérogénéité des réglementations des pays européens et des pratiques des industrielles sur la détection, l’évaluation et la réglementation des substances notamment à l’échelle européenne.

Les principales émissions chimiques peuvent provenir des anodes galvaniques, dites anodes sacrificielles, installées sur les éoliennes afin de les protéger de la corrosion. Ces anodes sont donc « sacrifiées » et diffusent une très faible quantité de métaux (aluminium et zinc notamment) dans l’eau sous l’effet de la corrosion.

On retrouve ce type de protection contre la corrosion sur toutes les structures en métal immergées, en particulier sur les bateaux et les plateformes en mer. Les concentrations de métaux diffusés par les anodes des éoliennes sont généralement négligeables par rapport aux concentrations mesurées naturellement dans le milieu. Le développeur éolien peut également recourir à des protections anti-corrosion par courant imposé, qui ne génèrent quant à elles pas d’émission chimique.

Le projet ANODE de l’institut France Energies Marines (FEM) combinant expertise écotoxicologique et modélisation hydrodynamique, a permis de déterminer qu’il n’y a pas de risque associé à la plupart des éléments composant les anodes galvaniques, à savoir le zinc, le fer, le cuivre et le cadmium. FEM prévoit des expérimentations complémentaires pour émettre des conclusions sur l’aluminium.

L’institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a quant à lui mené des tests en mer du Nord, sur les parcs éoliens de Bligh Bank et de Thornton Bank. La concentration en zinc dans des sédiments prélevés plus ou moins loin des éoliennes (37,5 m et 300-500 m) a été mesurée. Les concentrations de zinc dans les sédiments prélevées dans les parcs se sont révélées plus basses que dans la zone témoin (Goote Bank, sans parc éolien) et il n’y avait pas de différence significative entre les échantillons prélevés à proximité ou loin des éoliennes.

A l’issue de la procédure de mise en concurrence, le développeur éolien et RTE réaliseront une étude d’impact qui sera soumise à enquête publique. Un volet de cette étude sera dédié à l’impact du projet éolien en mer sur la qualité de l’eau et des sédiments. Il présentera de manière détaillée les éventuelles émissions liées au projet. Les résultats de l’étude d’impacts permettront, le cas échéant, d’imposer des mesures d’évitement, de réduction et de compensation (ERC) des éventuels impacts dans les autorisations du projet.

Par ailleurs, tout au long de sa durée de vie, un suivi de la qualité de l’eau et des sédiments est également imposé sur le parc pour s’assurer de l’absence d’impact.

Sources et pour en savoir plus :
Consulter le projet ANODE, France Energies Marines (FEM)
Le rapport sur les 10 années de suivi en Belgique, Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB)